LE BN nantais
Il y a, comme cela, des produits qu’on mange, qu’on mange et hop, un jour, sans aucune raison, plus personne n’en veut. Ce fut, pour nous, le cas des biscuits BN, mais nous avions un motif réellement valable pour cesser d’en manger. Jugez en par vous-même !
En ce temps là, car il s’agit d’une autre époque, la société BN avait décidé d’offrir sur chacun de ses paquets de biscuits un petit objet malin : le Bistick. Et pour pouvoir jouer avec les bisticks, il en fallait beaucoup.
Kesako le Bistick ? C’était un petit objet en plastique le plus souvent de forme cylindrique avec des picots et des trous. Le but, c’était de les emboîter les uns aux autres et d’en faire un objet : table, voiture…. Et si on voulait faire encore plus attrayant, on pouvait commander les roues et les moteurs et obtenir ainsi quelque chose de très sophistiqué : par exemple une grue ! Ca ressemble fort au lego me direz vous ? Oui, effectivement. Le lego existait déjà mais il n’était pas encore très populaire et surtout il était très très cher. Son plus, c’est que le biscuit associé était peu cher et permettait de nourrir la famille de façon très économique.
Autant vous dire que nous avions épuisé toutes les façons de le manger : trempé dans le café au lait chaud, léchant ensuite la tranche devenue fondante, accompagné à quatre heures d’un petit morceau de chocolat ou encore fourré d’un mélange beurre banania. On en raffolait, enfin ça, c’est ce que pensait notre mère. Pensez donc, un paquet tous les deux jours !
Et puis un jour, nous avons catégoriquement refusé de continuer à manger ce gâteau. Quand notre mère étonnée nous en demanda la raison, la réponse fut unanime de la part de tous les enfants : « pourquoi voudrais-tu qu’on continue à manger ces gâteaux, ils ne sont pas bons, on ne les aime pas. On les mangeait seulement parce qu’on voulait les bisticks et maintenant, ils en mettent même plus dessus ! »
BN a t’il réfléchi au nombre de clients qu’il a perdu ce jour là et au nombre d’enfants qu’il a déçu ? Nous nous sommes alors rabattus chez notre voisin qui lui avait des legos. L’ère des bisticks était belle et bien terminée pour nous.
Moi, ce ne sont pas des BN qui me restent dans le frigo mais des compotes. Oui, il semblerait bien que l’ère de la compote soit elle aussi révolue chez nous et pourtant, il n’y a jamais rien eu avec pour la rendre attrayante. C’est donc qu’elle était appréciée pour elle même. Alors voilà une façon très sympathique de terminer les quelques petits pots qui attendent sagement au fond du frigo.
Si comme moi au fond de votre placard, il vous reste quelques BN, on peut considérablement augmenter leur attrait en confectionnant quelques losanges aux noix.
Pour voir de façon plus objective le goût de ce fameux gâteau, j’ai décidé, récemment, d’en acheter un paquet. Après le plaisir de la redécouverte par moi et de la découverte pour le reste de la famille, le paquet est ensuite resté inerte quelques temps, je dirais même un temps certain, dans mon placard jusqu’à ce que je découvre cette recette (gâteaux traditionnels, Samira, Edition la plume). Jugez par vous-même. Les proportions que je vous donne ont été divisées par deux par rapport à la recette originale.
Pâte 1
100 gr de poudre d’amandes
125 gr de sucre glace
1 blanc d’œuf
Colorant rose et vert
Arôme fraise et pistache (facultatif)
Pâte 2
200 gr de biscuits (casse croûte, petits beurres…)
100 gr de noix grossièrement moulues
2 cuillères à soupe de miel
2,5 cuillères à soupe d’eau de fleur d’oranger
4 cuillères à soupe de beurre fondu
1/2 cuillère à café de vanille
Préparation de la pâte 1
On mélange ensemble amandes, sucre glace. On humecte avec le blanc d’œuf et on malaxe afin d’obtenir une pâte lisse et facile à travailler. (On ne jette pas d’un seul coup dans la préparation tout le blanc d’œuf. D’abord la moitié, puis si ce n’est pas assez, on ajoute petit à petit le reste).
On partage ensuite la préparation en deux boules égales. On colore l’une en rose, l’autre en vert. On parfume l’une à la fraise, l’autre à la pistache. A vous de découvrir quel parfum va avec quelle couleur. Notez qu’on peut s’affranchir des valeurs traditionnelles, ça peut être sympa à la dégustation. En ce qui me concerne, je n’ai pas parfumé la rose et j’ai mis de vraies pistaches moulues dans la verte. On laisse reposer sur un plat saupoudré de sucre glace.
Préparation de la pâte 2
On commence par mixer finement les biscuits. On hache grossièrement les noix : on doit obtenir un mélange poudre et morceaux. On met le tout dans un grand récipient puis on ajoute : la vanille, le beurre fondu, l’eau de fleurs d’oranger. On humecte avec le miel et on malaxe avec ses mains jusqu’à obtenir une boule uniforme et homogène. Au besoin on ajoute un peu plus de miel.
Finition
On étale la moitié de la pâte rose dont on tapisse le fond d’un moule pas trop grand (le mien fait 17 X 17 cm, un format pas traditionnel, en fait un ancien couvercle en pyrex de cocotte). On étale la moitié de la pâte verte et on pose par-dessus la pâte rose. (Pour étaler la pâte d’amande, on saupoudre dessus et dessous du sucre glace et ça va tout seul).
On étale la totalité de la deuxième préparation aux dimensions du plat et on pose par-dessus les deux pâtes d’amandes (je n’ai pas tout mis, je trouvais que ça faisait un peu trop mais ce que j’ai enlevé n’était pas trop conséquent, la valeur d’une cuillère à soupe légèrement bombée). Et puis, on finit en recouvrant de pâte d’amandes d’abord verte, puis rose. Le sucre glace et la petite noix posée dessus donneront la touche finale.
Je peux vous assurer que ça part beaucoup plus vite que des BN. Personnellement, je trouve ça pas mauvais du tout mais un peu trop sucré. C’est idéal pour accompagner un café ou un thé si comme moi, à la base, vous ne le sucrez pas.
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