Préambule : attention, la cueillette des champignons doit être faite en présence de connaisseurs. Il y a de réels risques d’intoxication si on ramasse certains d’entre eux. Il faut savoir qu’en ce qui concerne l’amanite, le champignon dont je vous parle, 30 gr peuvent causer la mort et qu’il n’existe aucun contrepoison, ne tentez donc pas de le cueillir seul uniquement à la vue d’une photo, ne le mettez même pas dans votre panier pour le faire valider : isolez le de toute nourriture future… Si vous êtes novice ou en cas de doute, faites vérifier votre cueillette par le pharmacien.
Lorsque j’étais enfant, j’adorais aller aux champignons. Il y avait des girolles, des trompettes de la mort, des cèpes, des pieds de mouton et ce que nous on appelait le pied-rouge mais que les mycologues appellent amanite rougissante. Il y en avait plein d’autres de toutes les couleurs, mais quand on connaît pas un champignon, faut pas y toucher. Y’avait les marrants, la vesse de loup qu’on aimait beaucoup écraser car elle dégageait lorqu’elle était un peu vieille un nuage de fumée qui nous fascinait et celui qui puait, le satyre puant. Enfin, hors des bois, dans les prairies, il y avait le petit rosé des prés.
C’était une activité familiale. Mon père était l’éclaireur, Il connaissait parfaitement la forêt. Les journées et les marches étaient longues. Ce n’était pas en lisière que poussaient les champignons (à part quelques uns mais au fond des bois. Lorsque nous étions séparés, on se lançait un cri d’appel pour réunir la troupe. J’ai encore ce son à l’oreille ainsi que celui de l’écho de la forêt. (Oh oh ? oh oh ? c’était ça le cri). Et puis ça sentait bon, parce que ca sent bon le champignon ! Une fois ou deux on s’était égarés mais c’était pas bien grave, car la région, on la connaissait bien. Seulement, y’avait fallu marcher et encore marcher pour retrouver la voiture. Les téléphones portables avec gps ça n’existait pas. Fallait se débrouiller mais heureusement, y’avait la boussole.
Les champignons affectionnaient particulièrement les tranchées laissées par la guerre surtout les girolles. Le gros lot, c’était les trompettes de la mort. Elles apparaissaient en immenses tâches dans des endroits pas possibles plein de ronces et de mousse et nos paniers n’étaient pas suffisamment grands pour les contenir. Il fallait refaire un voyage car évidemment on ne se promenait qu’avec un seul panier. Dans les jours qui suivaient, les étagères de la cave s’emplissaient de bocaux. Des champignons y’en avait et on en vendait. Il y en avait tant que mon frère avait pu s’acheter un magnétophone à bande avec le fruit de ses récoltes. Le magnétophone, c’était une nouveauté à l’époque et comme c’était amusant, tout le monde voulait être enregistré. C’est ainsi qu’aujourd’hui nos chers disparus nous parlent encore un peu.
Lorsque nous n’allions pas aux champignons, une de nos activités favorites, c’était d’aller voir Evelyne pour aller faire la causette. Elle passait une bonne partie de son temps à éplucher les légumes de son jardin et à nous préparer une merveilleuse galette, la galette des Ardennes.
Un jour, ma cousine et mon frère avaient été à la cueillette des champignons avec Evelyne. Cette dernière ne s’était pas fait prier pour leur en faire une omelette. Mais ma mère avait eu vent de l’affaire. Elle était folle de rage. Pensez donc, habituellement, les champignons n’étaient jamais consommés sans un label d’authenticité donné soit par mon père, soit par elle même et là, en plus, c’était des pieds rouges appelés encore amanite rougissante, amanite vineuse ou golmotte qu’ils avaient mangés. Et avec les amanites, on rigole pas, faut surtout pas se tromper, ça peut être fatal. A quoi pensait donc Evelyne ? Chez nous on ne mangeait pas ça !. Ce fut un véritable incident diplomatique. Mais ça dura peu de temps car, voyez vous, dans notre famille, nous sommes des gens raisonnables ! Mon père discuta avec Evelyne et lui si précautionneux se mit à cueillir ce champignon. Ma mère si prudente, mit quelques réticences au début à le cuisiner puis peu à peu, il devint un champignon ordinaire parmi les autres avec toutefois un regard particulier : au moindre doute, un chapeau cassé inconnu qui traîne, ma mère jetait la totalité du panier….
Maintenant, j’habite en ville et je me suis longtemps morfondu. Les champignons des étals ont vraiment grise mine mais récemment j’ai trouvé une forêt ou les cèpes poussent à profusion. Le plus marrant dans tout ça c’est que jeune je les ai boudé. Eh oui, je voulais bien les cueillir mais pas les manger. Les enfants c’est comme ça…..
ATTENTION : L’amanite rougissante doit être parfaitement cuite au-dessus de 75° et l’eau de cuisson doit être jetée sinon elle est toxique (détruit les globules rouges)
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NON !!! L’amanite rougissante peut être confondue avec l’amanite panthère (toxique mais non mortelle selon wikipedia – n’essayez pas), mais pas avec la phalloïde qui a un chapeau verdâtre, parfois blanc.
La phalloïde peut être confondue avec le rosé des près.
A noter que l’amanite rougissante est toxique crue.
J’ai donc corrigé en fonction de tes dernières remarques…..
En cas de doute, consulter un pharmacien.