Le foin et la paille
La période des foins et des moissons est une période particulièrement chère à mon coeur. Ce week-end encore je me suis laissée prendre par la féérie de ces champs si extraordinaires à cette saison et dont lilo a su si bien faire ressortir toute la poésie.
Qui ne connait l’odeur du foin et de la paille. Des champs se dégageait après la coupe une odeur à nulle autre comparable.
Il y avait les champs de foin et les champs de paille. Fouler les champs de foins était un vrai plaisir. Je pouvais observer de longues heures les parents retournant ce foin. Je ne m’en lassais pas cherchant la fleur séchée que je pourrais mettre dans un vase ou autres trouvailles extraordinaires. Lorsqu’il était sec mes parents ramassaient à la fourche ce foin et l’entassaient dans une petite charrette. Mon travail à moi, c’était de m’asseoir sur ce tas et de le tasser au fur et à mesure de l’arrivée des fourches. Quel plaisir, c’était un bonheur indescriptible . Comme dans un manège petit à petit nous nous élevions puis une fois tout en haut, cahin caha et cahotant, nous reprenions le chemin de la maison essayant tel un funambule de garder notre équilibre en haut de cette montagne. La route n’était pas longue, la hauteur était relative et la vitesse très lente. Nous ne risquions pas grand chose.
Figurez vous qu’alors que je vous raconte ça, l’odeur chatouille mes narines, le foin frôle mes jambes et pourtant, autour de moi, pas de champ. On n’oublie jamais ces instants.
La période des foins n’était pas très longue. Alors très vite, nous courions chez le cousin voisin pour l’aider dans ses travaux de moisson. Il possédait des engins diaboliques et fumant capables de séparer le grain de la paille. Le grain était battu séparément après le retour à la maison. C’était un travail exténuant et très mauvais pour les bronches des ouvriers. Dans ma tête beaucoup d’images et de sons.
Restait, une fois le forfait accompli la paille sur le champ. La paille servait notamment à faire la litière pour les bêtes dans les écuries. Les agriculteurs avaient besoin de petites mains pour ramasser cette paille et les petites mains, c’était les enfants tout simplement parce qu’un enfant, derrière un tracteur, dans les champs, au soleil et au milieu des blés, il est heureux et ne se rend même pas compte qu’il travaille.
On revenait donc dans les champs avec un tracteur et une presse ou botteleuse.Cette machine n’était pas aussi perfectionnée que les machines actuelles qui laissent sur place d’énormes rouleaux. De chaque côté, il y avait comme deux plaques d’aciers qui ressemblaient à des sièges. Sous ces sièges se trouvaient de gros rouleaux de ficelles. C’était le fauteuil des petites mains. Au centre la balle ou botte glissait. Les petites mains devaient surveiller la ficelle et refaire le noeud s’il était défait. A la fin du travail, elles avaient droit à un excellent morceau de pain accompagné de fromage ou de saucisson. Le vin c’était pour les adultes…. Pas d’autre récompense. Notre récompense, c’était finalement l’honneur d’être sur le tracteur et d’être le maître des balles.
Quelques jours plus tard on repartait dans les champs cette fois ci avec un tracteur et une gigantesque remorque pour aller chercher les bottes laissées sur place. Trop frêles, nous étions seulement spectateurs et quel spectacle ! Il fallait être fort pour envoyer les balles en haut du chariot. Nos cousins nous faisaientt systématiquement une démonstration de leur force. Parfois, lorsque les champs étaient bien situés, nous avions le droit de monter en haut de l’édifice. C’était très impressionnant et certainement très dangereux. Le retour était toujours très lent et délicat, le chariot ne devait pas basculer. Il fallait une échelle pour descendre ou attendre que la paille soit déchargée. Fort heureusement mes cousins étaient habiles et il n’y eut jamais d’accident.
Lorsque les machines se sont perfectionnées nous n’avons plus suivi les tracteurs.C’était mieux pour les adultes beaucoup moins rigolo pour les enfants. Je ne suis plus allée faire les moissons depuis. Je n’ai pas de photo non plus parce que malheureusement on ne savait pas alors que ces instants d’éternité avait une fin.
Blé, orge et avoine étaient réservés au bétail. Je pensais que les humains n’en mangeaient pas hormis la farine. J’ai ouï dire que ma grand-mère faisait elle même sa farine et qu’elle la tamisait afin qu’elle soit plus blanche. Elle faisait son pain, d’ailleurs y’avait des fours à pain dans les maisons avant la grande guerre, et ce pain était excellent me disait encore récemment ma mère. Hélas ma grand-mère n’a pas fait de blog….!!!!
Aujourd’hui, on trouve le blé en grande surface comme céréale courante. C’est donc une recette à base de blé que vous trouverez dans mon prochain post.
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