Lorsque j’étais enfant, il y a bien des années de cela, Halloween n’existait pas. Il y avait alors mardi-gras. Avec mon frère et mes cousins, nous partions dans le village à la quête des bonbons (pas besoin de menacer, ça aurait eu l’effet inverse…. les villageois étaient naturellement très généreux). Aujourd’hui, j’ai oublié pratiquement tous les instants passés lors de ces folles nuits ou déguisés, nous récitions à nos hôtes bienveillants les fables de La Fontaine, non pas que nous étions admirateurs de ce conteur, mais tout simplement parce que « la vache qui rit » nous avait offert pré-découpé le masque en carton correspondant. La joie se lisait dans les yeux lorsque nous franchissions le pas des portes et les habitants immanquablement restaient cinq à dix minutes à essayer de trouver qui était sous les masques dans le seul but de nous faire plaisir : pensez donc, il y avait si peu d’enfants au village. Revenus à la maison, plein de rires et d’étoiles dans les yeux, nous avalions une bonne partie de notre trésor avant de le ranger dans une petite boîte pour une période de 40 jours, le temps du carême.
Demeurent dans ma mémoire comme de merveilleux souvenirs deux de ces hôtes. Il y avait d’abord le père G. Il avait toujours des bonbons cachés qu’il mettait l’été dans son four éteint (eh oui, ça existe ça). Et puis, il y avait la Zine. Zine n’était jamais dans le village, elle passait de longues journées à l’extérieur dans la forêt près des arbres (elle était bûcheronne) mais ce soir là, le soir de mardi-gras, elle était toujours là. Elle nous avait préparé des beignets et était folle de joie quand elle nous voyait et nous enfants, nous étions fous de joie de la voir, c’était comme une rendez-vous sacré.
Il y a quelques années j’ai eu l’occasion de revoir Zine (elle nous a malheureusement quitté depuis) et je n’ai pu m’empêcher de lui parler de ces moments privilégiés. Elle m’a répondu : « oui, oui je m’en souviens bien, j’adorais ça, j’adorais ça quand les enfants venaient ». Eh bien voyez vous, la trace de ce qu’elle nous a donné dans ces brèves soirées est encore très forte aujourd’hui et c’est sans doute en partie pour ça que souvent, quand des petits enfants viennent à la maison, je leur fais des beignets. Ce ne sont pas les même que ceux de Zine mais ce sont les miens. Et récemment, j’ai revu un enfant qui venait chez moi quand il était petit et il m’a dit : « ce qu’ils étaient bons tes beignets ».
Moralité, faites des beignets aux enfants et ils se souviendront de vous.
Recette des beignets
200 gr de farine
1 oeuf
2 cuillères à soupe bombées de sucre
1 pincée de sel
1 peu de crème
1 peu de lait
12 gr (environ) de levure de boulangerie.
Une cocotte en fonte avec de l’huile de tournesol dedans Et si vous n’avez pas de cocotte en fonte, ben une casserole normale ça marche aussi.
1 petit bol plein de sucre
Mettre alors la farine dans un bol. Au centre creuser un fontaine, mettre le sucre, l’oeuf, une pincée de sel (la moitié d’une cuillerée à café rase), une petite cuillerée à café de crème fraiche. Sur le côté de la fontaine et sur la farine donc, versez le mélange levure lait et mélangez avec la partie farine, puis ramenez le tout au centre et mélangez le tout.
Attrapez ensuite le tout à pleine main et mélangez. Vous devez faire une boule, s’il n’y a pas assez de liquide, rajoutez du lait. Oui, je sais, ça colle partout. Amusez vous avec la pate. Faites une boule entre vos deux mains puis fermez les deux mains et tirez de chaqe côté. La Pate devient de plus en plus élastique, de moins en moins collante. Mettez la boule sur une main, applatissez l’autre main dessus, fermez, tirer. A la fin ça colle pratiquement plus. Détacher le reste de pate de vos mains.
Ramenez le tout sur la boule. Couvrer de farine. Reposer la boule au fond de votre bol fariné. Poser un torchon dessus (c’est important pour que la pate ne dessèche pas) et laisser lever minimum 1 h 30. Vaquez à vos occupations.
Préparer un petit bol plein de sucre. Jetez un bout de pâte dans la cocotte. S’il remonte à la surface, l’huile est chaude. Baisser alors le gaz, la cuisson doit être lente. Posez une partie de vos beignets dedans. Dès qu’il commencent à gonfler, retournez les. Surveiller et faites les blondir des deux côtés. Lorsque c’est fait retirez les et enrobez les immédiatement de sucre en les jetant dans le bol. Tous les moyens et ustensiles sont bons. Moi pour faire celà, j’utilise une brochette en fer. Bon appétit.
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Ma fille vient de tomber sur la rectte. A sa demande, nous ferons ça c week end. Merci 🙂
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