Période de confinement oblige, il faut bien s’occuper et continuer à manger. Donc pourquoi ne pas adapter une bonne recette de Noël en la réadaptant un petit peu. Ici, c’est la recette des Mannala de Marie-Claire. Malheureusement, son site est aujourd’hui indisponible. Ces petites viennoiseries ressemblent étrangement, au niveau du goût à la cramique du Nord.
Je donne la recette de base qui m’a séduite par les proportions équilibrées des produits. Au lieu de la découpe traditionnelle en petits bonhommes, j’ai fait des petites boules de 40 gr que j’ai fourré pour 1/3 de raisin, un autre tiers de pépites de chocolat et le dernier tiers de sucre concassé. Les photos en forme de bonhomme ont été prises sur le site de Marie-Claire. Les photos en forme de boules sont ma réalisation du jour.
Les ingrédients :
500 g de farine T 55
10 g de sel
75 g de sucre
20 g de levure de boulanger
20 cl de lait
2 œufs
150 g de beurre à température ambiante
Des raisins secs
1 œuf supplémentaire pour la dorure
La recette :
Faire une pâte à brioche : Mélanger à l’aide d’un robot, farine, sel, sucre, levure, lait et oeuf. Lorsque la pâte se met en boule, ajouter petit à petit le beurre. Pétrir environ 15 minutes.
Laisser reposer la pâte jusqu’à ce qu’elle commence à monter. La protéger d’un torchon afin qu’elle ne durcisse pas. La faire retomber et la placer au réfrigérateur dans une boîte hermétique jusqu’au lendemain (attention, prévoir large, la pâte va gonfler.). Au petit matin, aplatir la pâte sur un plan de travail et faire des boules d’environ 75 grammes.
A partir des boules, on fait des genre de cônes avec une grosse tête.
Avec des ciseaux, on fait ensuite une incision pour séparer les deux jambes, et deux de chaque côté pour les bras.
On les pose sur une plaque de cuisson et on met deux raisins secs pour faire les yeux et éventuellement quelques grains de sucre pour faire les boutons. On les laisse doubler de volume.
Quelque temps plus tard, lorsqu’ils sont devenus dodus, on les dore à l’œuf battu. et on enfourne à 180° chaleur tournante pendant 10 mn, puis à 150, chaleur tournante, pendant encore 10 autres minutes.
Pour la version ronde, on sépare la pâte en 3 parts égales et on incorpore dans chacune d’elle, des raisins, du chocolat et du sucre. Puis on fait des boules de 40 à 50 gr qu’on aplatit un peu. Le reste est identique à la version ci-dessus : une fois levé, dorure à l’oeuf et pour celle au sucre, saupoudrage de sucre cristallisé juste avant l’enfournement.
Pour la petite histoire.
Jusque dans les années soixante, les enfants de Lorraine et d’Alsace ne recevaient pas leurs cadeaux à Noël, mais le jour de la Saint Nicolas , le 6 décembre. Saint Nicolas fut ensuite supplanté par le Père Noël de type américain que nous connaissons aujourd’hui. Sa légende fut élaborée Moyen Age, c’était alors un des saints les plus populaires, les plus vénérés. Il est l’auteur de nombreux miracles, le plus connu est celui des trois enfants tués par un boucher, mis au saloir et ressuscités sept ans plus tard par le Saint qui passait par là.
Comme saint Martin, qu’on représente de la même façon chevauchant un âne, et qui était aussi pourvoyeur de cadeaux pour les enfants, le personnage de Saint Nicolas est hérité de dieux germains ou celtes. On l’a rapproché d’Odin le scandinave, de Gargan le celte, dont Rabelais s’est inspiré pour son personnage de Gargantua, et aussi de Mercure le romain.
Ce sont les réminiscences d’un culte de fécondité, de mort et de renaissance, comme en témoigne la légende des enfants. Les petites brioches de forme humaine font aussi partie de ce symbolisme. Les mannele, ou mannala sont des petits bonshommes que l’on ressuscite tous les ans à la saint Nicolas, pour mieux les dévorer ensuite, se nourrir de leur pâte dorée comme on se nourrit de lumière.