Un post pour les passionnés de cuisine, un coup de gueule à la fin pour les passionnés de foot !
C’est un gâteau que j’avais préparé pour la coupe du monde. Evidemment ça remonte à quelques années : l’année du coup de boule de notre Zizou national, 2006 très exactement. Je vous présente donc le gâteau patriote et n’allez surtout pas vous imaginer des trucs avec la politique…., c’est juste pour le fun.
C’était un temps ou on avait encore une vieille télé. Ca a des avantages car même si on échappe pas à la corvé du gâteau, on échappe au moins à la retransmission : c’est chez les voisins que ça se passe. C’est ma fille qui a eu cette idée géniale d’un gâteau aux couleurs de la France. Il faut l’avouer, je n’en avais pas vraiment envie car la veille je m’étais couché très tard. Mais que ne ferait-on pas pour ses enfants ?.
Il fallait donc que je trouve du bleu, du blanc et du rouge. Pour le bleu, un fond de curaçao ferait l’affaire. Pour le rouge y’avait des groseilles dans le jardin et enfin pour le blanc de la crème liquide dans le frigo. Mon gateau patriote serait donc un gateau avec mousse curaçao, panna cotta aux pêches caramélisées, mousse groseille.
Pour les 2 mousses colorées
2 jaunes d’oeufs
20 cl de lait
12 cl de crème liquide
60 gr sucre
3 feuilles de gelatine ramollie dans l’eau froide
Une brique de 20 cl de crème fraiche
2 cl de curacao
Jus de groseille
Pour obtenir du jus de groseille, faites chauffer les groseilles puis mettez les dans un tamis et avec une cuillère. Extraire le jus en appuyant dessus.
Mélanger sucre et jaunes d’oeufs. Faire bouillir le lait. Verser sur le mélange sucre oeufs, remettre sur le feu et mélanger jusqu’à épaississement en évitant soigneusement l’ébullition. Incorporer alors la gélatine.
Lorsque le mélange est froid, battre la crème fraiche et l’incorporer au mélange précédent.
Partager le mélange en deux. Dans la premiere moitié mettre 2 cl de curacao, dans la deuxième moitié, mettre du jus de groseille.
Evidemment, tout avait été fait dans la précipitation, j’avais pas assez de curacao, et pas assez de jus de groseille.
Pour la panna cotta
Une brique de crème liquide (20cl)
1 sachet de sucre vanillé
30 gr de sucre
1 feuille 1/2 de gélatine
Pêches caramélisés à sec avec du sucre dans une poêle.
Faire chauffer la crème avec le sucre et le sucre vanillé. Ajouter la gélatine ramollie.
Pour la meringue
2 blancs d’oeufs
125 gr de sucre
Un peu de fécule (une cuillère à café)
J’ai monté les deux blancs d’oeufs qui me restait en neige. J’ai ajouté le mélange sucre, fécule puis j’ai continué à battre. J’ai fait des petits tas sur une tôle recouverte de papier sulfurisé et hop au four pour 2 heures environ à th. 3 puis 2.
Pour le montage
Et voilà, tout était prêt, restait le montage. Et c’est là que les choses se corsèrent.
- 1er problème : je n’avais que mon cercle à patisserie mais sans compartiment. Ma fille qui désirait beaucoup plus que moi ce gateau s’investit. Elle découpa deux cloisons en carton qu’elle recouvrit de papier alu.
- 2e problème : Si je versais ma crème là dedans, c’est sur, tout allait se sauver par en dessous. Solution, la laisser solidifier un max et par précaution une couche de biscuits cuillère au fond.
Je verse donc en premier la mousse bleue, en second la mousse rose. Je garde de côté la mousse blanche car elle est encore trop liquide et heureusement.
- 3e problème : Celui là, je l’avais pas prévu. J’avais choisi comme plat un ex-plateau à fromage recyclé en plateau à gateau mais vous savez les plateaux à fromage, ils ont un trou au milieu pour passer la poignée et quand il n’y a plus de poignée, y’a forcément un trou béant. Et vous devinez la suite, je voyais le bleu fondre à une vitesse vertigineuse et envahir mon frigo.
Prise d’un vent de panique, je hurlais à qui voulait l’entendre que de toute façon, tout ça c’était une très mauvaise idée, que de toute façon j’aurais jamais du me lancer dans un truc aussi débile, enfin que mon histoire allait finir à la poubelle. Devant mon désarroi, ma fille abandonna dare dare son ordinateur pour m’aider à coller du sparadrap sur ce « foutu » trou. La brèche obstruée, je regardais d’un air dépitée mon horrible travail. Dépitée mais pas vaincue bien que…., obstinée et même entêtée, je dépêchai ma fille chez les voisins pour trouver quelque chose de bleu et qui se mange, une obsession, il me fallait du bleu parce que l’autre s’était fait la malle dans le frigo. Et des aliments bleus, y’en a pas beaucoup, en plus ma bouteille de curaçao était finie. Quelques instants plus tard, elle revint fièrement avec une boîte de dragée et un stroumpf. Sont adorables mes voisins ! Ils le méritent ce gâteau !.
C’est alors qu’en tournant la tête j’aperçus un résidu de curaçao mais vraiment un résidu que je diluai dans un peu de crème. J’ajoutai un peu de gélatine et pus ainsi réparer mon gateau.
La pana cotta blanche enfin prise, je la versais au centre du cercle en alternant entre deux couches des morceaux de pêches caramélisées.
Après 35 minutes de match, dans notre quartier ce fut la catastrophe. Oui, une panne d’électricité, un soir de mondial quand même, ca se fait pas ça. Les hommes s’empressèrent de rejoindre le bistrot du coin, les femmes prirent en charge l’électricien afin que la panne soit rétablie le plus promptement possible. L’électricien savait ce qu’il avait à faire pour rétablir l’électricité mais pas nous. Devant l’inutilité de ma présence, je rejoignis mon gâteau afin de lui donner la touche finale.
30 minutes plus tard, le courant rétabli, les hommes nous rejoignirent et nous pûmes enfin déguster le fameux dessert ensemble.
Sans être transcendantal, le gateau fut bon, avec certes des couleurs palichonnes mais quand même, un petit air franchouillard ! Il fut apprécié. Toutefois, si je devais le refaire, je m’y prendrais plus à l’avance pour stresser un peu moins, j’affinerais la fabrication du moule, je ferais moi-même le biscuit du fond avec des noix et je l’imbiberais d’un mélange eau et alcool, je ne changerais rien à la panna cotta avec les pêches caramélisées, je mettrais un peu plus de curaçao, j’ajouterais peut-être un coulis de fruits rouges entre deux couches de mousse groseille ou je forcerais un peu plus sur le jus de groseille…
Petit apparté : Ca c’est mal terminé pour la France mais quand même, les bleus n’ont pas démérité. Ils sont allés en finale et ont très bien joué. Pour moi, Zizou, rien n’a changé ! Juste un coup de gueule, c’était pas le bon moment mais tant pis, ça arrive parfois et puis en face, c’était pas un ange et ça faudrait pas l’oublier. Bravo et merci les bleus pour ce mondial ! Non mais, pour une fois que je regarde le foot !
Une petite amertume quand même à l’attention de ceux qui n’en ont pas encore marre : moi qui ne suis pas fan de foot, j’ai visionné quelques matchs, pas seulement le dernier et voici ce que j’en ai conclu. J’ai été fort déçue. Quel est donc ce sport que la terre entière peut voir sous toutes les coutures grâce aux moyens videos modernes mais que seul l’oeil d’un arbitre est capable de juger : d’où des errreurs d’arbitrage flagrantes que ce soit dans les buts accordés ou les sanctions données….. Les joueurs peuvent être odieux, comédiens et cabotins dans la mesure ou ils ne se font pas pincer par l’arbitre et ceux au vu de millions de spectateurs. Et alors, et si l’arbitre est partial ? C’est ça la morale ?
Ce n’est pas Zizou qui a gaché notre coupe du monde, c’est le jeu très peu sportif de l’équipe adverse qui pour gagner n’a pas hésité à utiliser la ruse perverse au mépris du sport ! Etaient-ils si peu surs d’eux ou est-ce tout simplement leur vision de ce sport la ?
Le coup de boule de Zizou n’est certes pas exemplaire mais le foot est-il moral à ce stade quand on admet légalement et pour l’ensemble des matchs les erreurs d’arbitrage même prouvées par une video, quand on admet que la guerre des nerfs puisse remplacer la guerre du ballon, quand on admet les coups pourvu qu’on ne les voit pas, quant on admet les injures puisqu’on ne les entend pas.
Alors à quand le rétablissement des buts injustement refusés ou accordés, à quand la vraie pénalisation des provocations perverses et cachées, des agressions délibérées… A quand la gloire de l’esprit sportif contre la gloire tout court. A quand un foot propre. Définitivement, je suis pas accro du foot…